La fin de la fourrure et du cuir ?

La fin de la fourrure et du cuir ?

La fin de la fourrure et du cuir ?

Le 25 janvier dernier, Moncler annonçait l’abandon de la fourrure animale d’ici 2024. D’autres maisons ont déjà fait le pari de la fausse fourrure telles que Chanel, Balenciaga ou Alexander McQueen. La fourrure n’est pas le seul textile d’origine animale qui fait débat, le cuir commence lui aussi à être remplacé par des cuirs végétaux alternatifs.

Pourquoi les marques opèrent-elles ces changements ? Lesquelles se sont déjà engagées ?

La fourrure

Le constat est sans appel : l’industrie de la fourrure est responsable de la mort de plus de 56 millions d'animaux chaque année. Selon l'association PETA, 85% de la fourrure vendue aujourd'hui provient d'animaux élevés dans des cages, du point de vue environnemental, la production de vraie fourrure peut-être jusqu'à 10 fois plus polluante que celle de la fourrure synthétique et du textile non animal1.

Les marques de luxe abandonnent peu à peu l'usage de la fourrure. Bien qu'elles expliquent cela par une envie de s'engager pour la protection des animaux et de l'environnement, cela va en réalité de pair avec une baisse significative des achats de produits contenant de la fourrure animale. Les marques s'adaptent donc à cette nouvelle tendance en privilégiant des matières synthétiques et d'origine végétale. La première marque à avoir fait ce choix est Calvin Klein en 1994, de nombreuses autres ont suivi comme Gucci, Prada et Dolce Gabana.

Pour les amoureux de fourrure, rassurez-vous, la fausse fourrure est une alternative très ressemblante, il suffit d’essayer !

Des mesures à grande échelle contre la fourrure

Au-delà de la conscience individuelle des client·es, de nombreux États ont pris des mesures dans le but de limiter les pratiques relatives à la fabrication et à la commercialisation de fourrure : en juin 2021, Israël a été le premier pays à interdire le commerce de toute fourrure animale pour la mode, d'autres pays tel que le Royaume-Uni, la Norvège et la Serbie ont mis en place des lois interdisant l'élevage d'animaux à fourrure. Aux États-Unis, de nombreuses villes et États interdisent la vente, l'importation ou la fabrication de fourrure.

C'est le cas également pour de nombreux sites et médias. À titre d'exemple, sur sa plateforme, Vinted interdit la revente de fourrure animale ou d'articles réalisés à partir de peau de reptiles, de coquillages ou d’ivoire. Le magazine de mode ELLE exclut la fourrure dans son contenu éditorial ainsi que dans ses espaces publicitaires.

De même chez Paradigme, vous ne verrez jamais d'article contenant de la fourrure animale.

Le cuir

Moins de mesures sont prises concernant la fabrication du cuir, il s'agit tout de même d'une industrie dans laquelle les animaux vivent et meurent dans des conditions déplorables. En témoignent les nombreux reportages publiés ces dernières décennies. Un épisode de Cash Investigation paru en 2018 évoque les conditions choquantes dans lesquelles sont produits le cuir et la fourrure utilisés par les maisons de luxe.

L’industrie du cuir souffre d’une mauvaise image également du fait du son impact environnemental. Le cuir est le dérivé le plus rentable de l'industrie de la viande, ce qui contribue directement à l'élevage intensif. De plus, le chrome, composé toxique et cancérigène, est utilisé pour assouplir les peaux. L’importante quantité d’eau nécessaire lors de plusieurs étapes de sa fabrication est également pointée du doigt : il faut, en effet, 17 000 litres d’eau pour fabriquer 1kg de cuir.2

Bien que les sacs à main les plus prisés des maisons de luxe soient en cuir, celles-ci sont aujourd'hui à la recherche d'alternatives écoresponsables au cuir animal. À partir de fibres de cactus, de pomme ou de feuilles d'ananas, Louis Vuitton, Hermès ou encore Stella McCartney proposent de nombreux articles en simili-cuir. Il est de même pour les marques de sport avec Adidas et ses Stan Smith véganes et Nike et sa collection Happy Pineapple. Des marques plus jeunes se lancent également dans l’utilisation exclusive de simili-cuir : MoEa par exemple, fabrique des sneakers en cuir à base de fruits.

Que ça soit pour des raisons éthiques ou simplement pour s’adapter à la demande changeante des client·es, les marques réduisent progressivement le recours à des matières d'origine animale.

Alors non, la fin du cuir et de la fourrure, ça n'est pas pour demain ! Mais vous pouvez, vous aussi, contribuer à réduire leur place dans la mode, en refusant ces matières. Pour retrouver les maisons qui ont officiellement arrêté d'avoir recours à la fourrure animale, vous pouvez consulter cet article de Vogue.

Au-delà du textile d’origine animale et pour bien comprendre de quoi nos vêtements sont faits avant un achat, vous pouvez lire notre article à ce sujet.

 

[1] ­https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/la-barbarie-du-commerce-de-la-fourrure/

[2] https://waterfootprint.org/media/downloads/Hoekstra-2010-TheEnvironmentalist_01March_Issue93_2.pdf